Le pasteur Fajardo, qui risque 10 ans de prison, subit un “traitement inhumain” alors qu’aucun jugement n’a pour le moment été prononcé à son encontre.
Lorenzo Rosales Fajardo est un pasteur cubain. Il est détenu depuis plus de 3 mois, sans qu’aucun jugement n’ait été prononcé. Il a appris vendredi qu’un tribunal voulait le condamner à une peine de 10 ans de prison.
Arrêté le 11 juillet par des agents de la Sûreté de l’État au cours d’une manifestation pacifique, il est accusé de « manque de respect » et de « troubles publics ».
En 3 mois, il n’a pu voir son épouse que pendant 90 minutes, ce mois-ci, et a pu lui parler au téléphone à quelques reprises.
D’abord détenu à Versalles, il a ensuite été transféré à la prison de haute sécurité de Boniato. Lors de son transfert le pasteur a été violemment battu. Un des gardiens impliqués dans ce passage à tabac a demandé pardon, dans un message anonyme consulté par l’organisation Christian Solidarity Worldwide (CSW).
Dans ce message, le gardien explique que lui et d’autres gardes ont uriné à tour de rôle sur la tête du pasteur. Dans ce message il était expliqué que cet acte de violence était une action de représailles, liée au fait que des pasteurs avaient demandé la libération de Lorenzo Rosales Fajardo.
Son épouse, Maridilegnis Carballo, dit craindre pour sa vie.
« Je suis mariée au pasteur Lorenzo Rosales depuis plus de 20 ans et nous avons servi Dieu depuis lors. Ce n’est pas un criminel ; c’est un homme de Dieu. J’ai très peur pour sa vie, pour le traitement terrible auquel il est soumis et même maintenant, il est dans une situation où il est totalement incapable de se défendre. Ils violent tout ; tout ce qu’ils apprécient, ce sont les mensonges. Mes enfants et moi implorons au secours, s’il vous plaît, ce sont des appels au secours que nous élevons vers Dieu et vers vous. Il est en danger. »
Une crainte partagée par Mervyn Thomas, fondateur de CSW.
« Nous sommes horrifiés, voire surpris, d’apprendre le traitement inhumain qu’il a subi en prison. Nous renouvelons notre demande que le gouvernement cubain abandonne toutes les charges et libère immédiatement le pasteur Rosales Fajardo et cesse de harceler les pasteurs Sierra Madrigal et Blanco Ramírez, ainsi que d’autres chefs religieux qui ne font rien d’autre que d’essayer d’exercer leur droit à s’exprimer librement et dans la paix, un droit inextricablement lié à la liberté de religion ou de conviction. »
Pasteur depuis 20 ans, Lorenzo Rosales Fajardo avait déjà connu la confiscation des biens de son église par le gouvernement en 2012.
M.C.